Amettes — Église St-Sulpice
La statue de saint Benoît Labre
En 2009, une nouvelle statue de saint Benoît Labre a été installée dans l'église Saint-Sulpice. Cette statue provient de la citadelle d'Arras, où elle a été retrouvée et restaurée par l'adjudant-chef Régis Picot.
Jean Capelain nous présente comment cette nouvelle statue a été non seulement retrouvée et restaurée, mais a aussi été l'occasion pour Régis Picot de faire une démarche qui l'a conduit au baptême:

Cette statue de saint Benoît Joseph Labre provient de la chapelle de la citadelle d'Arras. Le 601ème Régiment de circulation routière qui l'occupait préparant son départ, il souhaitait laisser une citadelle en bon état. Pour réparer sa toiture, il a fallu la vider. Et là, l'adjudant-chef Régis Picot a eu un choc. Dans le désordre, il y avait des statues à l'abandon. L'une d'elles a croisé le regard de l'adjudant-chef : c'était saint Benoît-Joseph Labre.
« En voyant l'état du chemin de croix et des statues, j'étais en colère », se souvient Régis Picot. Son âme d'artiste s'est réveillée. Il ne connaissait pas l'art de la sculpture, encore moins celui de la restauration. C'est pourtant sans hésiter qu'il a entrepris de sauver la statue de saint Benoît-Joseph Labre. Il l'a emmené dans les combles de sa maison. L'installation était spartiate, mais qu'importe. Dans le froid, il ressentait ce qu'endurait Benoît quand il s'endormait sous un escalier. Plus il vivait avec sa statue, plus il vivait avec Benoît, à un tel point qu'il a fini par dormir sur le plancher, à côté d'elle. Devant l'ampleur de la tâche, il a beaucoup tâtonné, il a comblé les trous, il a remodelé les ajouts, il a reconstitué la peau, il a repeint, etc. Toutes les techniques étaient à découvrir, et il a appris tout seul.
La passion qui commençait à ronger Régis Picot a aussi atteint Danièle, son épouse. Il lui est même arrivé de faire le signe de croix devant le statue et son sauveur. Elle a fini par vivre au côté de Benoît, avec son mari. L'adjudant-chef et Benoît ont fini par vivre une complicité incroyable : « Quand je me levais, je sentais que c'était plutôt saint Benoît qui inclinait la tête vers moi… »
Il sentait au plus profond de lui que Benoît lui était reconnaissant. Au fur et à mesure qu'il restaurait la statue, Régis Picot se construisait lui-même. Le 16 mai dernier [2009], lors du pèlerinage militaire, il a reçu le baptême. « C'était très fort, avoue-t-il. Cela faisait des année que j'attendais ça. »
Après sept mois de restauration, la statue est maintenant comme neuve. Elle a un regard qui interpelle et un visage apaisant. Des nuances jaunes donnent à la bure de Benoît Labre une beauté qui vient de l'au-delà. Régis Picot a profité de la marche des jeunes 2009 pour offrir sa statue à la communauté d'Amettes. Dans un premier temps, elle a été un objet de curiosité. Très vite, elle a été objet de méditation et de prière. « Remettre la statue à Amettes aujourd'hui est très émouvant, confie-t-il. Je n'ai pas l'impression de me séparer d'elle. Elle fait partie de moi. C'est comme si il y avait maintenant quelque chose de moi à Amettes. »
L'adjudant-chef Picot ne s'arrête pas là. Il travaille maintenant à la restauration du chemin de croix de la chapelle Saint-Louis.
Signé : Marion et Jean Capelain [2009]
Note : Voir Blog de Régis Picot (Art 601 : Rénovation-sculptures religieuses). On y trouve des photos de cette statue, avant et après sa rénovation.
Didier Noël nous a fourni quelques photos de cette statue.






